Environ 60 % des immigrants adultes qui ne connaissent pas le français en arrivant au Québec refusent de suivre les cours de français qui leur sont offerts gratuitement par l’État, une proportion en nette progression ces dernières années.
Selon le rapport annuel de gestion 2014-2015 du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), des 13 455 immigrants reçus qui déclaraient ne pas connaître le français en 2012, seulement 3689 s’étaient inscrits à un cours de français dans les deux ans qui ont suivi, soit un pourcentage de 27,4 %. Mais comme les cours offerts par le MIDI ne représentent que les deux tiers des cours de français offerts aux nouveaux arrivants, a-t-on précisé au ministère — l’autre tiers est le fait du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) —, il s’agit d’un peu plus de 40 % des immigrants anglophones ou allophones qui jugent bon d’apprendre formellement le français dans les deux ans qui suivent leur arrivée.
Or en 2008, la proportion était inversée : 60 % des nouveaux arrivants ne connaissant pas le français assistaient aux cours offerts par l’État, évaluait-on au ministère. On s’inquiétait toutefois du fait que 40 % d’entre eux choisissaient de bouder les cours.
On montrait du doigt les longs délais que les immigrants devaient subir avant de pouvoir participer à un cours de français. Ces délais n’ont plus cours aujourd’hui. […]
Les changements dans la provenance des immigrants seraient un de ces facteurs, avance-t-elle. Ainsi, « les personnes de la sous-catégorie des travailleurs qualifiés originaires des pays du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne francophone, d’Haïti et de la France, comptaient pour moins de 10 % des personnes admises en 2010, alors qu’elles sont passées à près de 40 % des personnes admises en 2012. Même si ces personnes n’étaient pas toutes francophones et que certaines peuvent avoir déclaré ne pas connaître le français, elles proviennent de pays à forte densité francophone et sont souvent francophiles », a fait valoir la porte-parole. […]