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Pour Amel Boubekeur, spécialiste des questions d’islam en Europe et du Maghreb, la radicalisation est le résultat du manque d’intégration politique des musulmans en France.

Le gouvernement n’endiguera pas la fascination qu’exerce Daech sur certains jeunes Français en expulsant ces derniers de l’espace politique. Menacer de les déchoir de leur nationalité ou leur faire la promesse imprécise d’une «éradication de l’islam radical» consolide au contraire deux des logiques clés de la radicalisation de leur politisation : leur perte d’identification à l’Etat et l’incapacité des élites à favoriser chez eux une participation citoyenne et critique.

Répéter ad nauseam que l’islam déstabilise le pacte républicain a encouragé l’essor d’une radicalité politique que nous n’avons voulu ni contenir ni comprendre. […]

Mais il doit être souligné que, depuis le début des années 1980, les gouvernements successifs ont tenté de désamorcer la charge politique des demandes des Français de confession musulmane en les communautarisant au lieu de les intégrer aux préoccupations générales du pays. Cette approche a fortement contribué au retrait des jeunes radicalisés d’un commun débat citoyen et à dissoudre le lien de représentation qui les rattache aux institutions. […]


Le Monde

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