Depuis les agressions sexuelles de femmes par des migrants lors du nouvel an à Cologne, le débat s’est considérablement tendu outre-Rhin. “Certaines personnes” ont été interdites d’accès dans des lieux publics. Libération parle de “paranoïa”
Depuis les événements de Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le débat frise l’hystérie en Allemagne. Plusieurs municipalités en arrivent à des mesures radicales. A Bornheim, dans la même région, les autorités communales ont décidé la fermeture temporaire de la piscine aux hommes, migrants, de plus de 18 ans, après les plaintes de plusieurs femmes pour harcèlement. L’interdiction – suivie d’un intense débat – a entre-temps été levée. «Nous avons voulu montrer que les droits des femmes sont intangibles», explique le porte-parole de la municipalité. […]
La question des migrants prend des allures de casse-tête pour les Grünen. A quelques semaines des régionales de la mi-mars, la priorité de la direction du parti est la réélection de Winfried Kretschmann, le seul ministre-président Vert d’un land allemand, dans le Bade-Wurtemberg. Du coup, les écologistes, engagés aux côtés des féministes mais aussi des migrants depuis la première heure, semblent paralysés et pris de mutisme. Juste après les agressions, la direction du parti avait un temps évité de mentionner la nationalité des agresseurs et certains, parmi le mouvement des Jeunes Verts, appelaient en interne à la démission de Boris Palmer. Mais les femmes du parti relèvent la tête, réclamant désormais un débat ouvert.
«Nous, les Verts, nous devons nous attaquer sans tabous aux traditions et aux comportements sexistes, aux structures patriarcales et violentes», résume une militante, qui admet ne plus pouvoir condamner comme avant la fermeture d’une piscine ou d’une discothèque aux migrants.