La localité et sa voisine Kaçanik, de l’autre côté du défilé montagneux du même nom, seraient deux des «capitales» du djihad dans les Balkans. C’est dans la seconde qu’est né Lavdrim Muhaxherri, alias Abu Abdhullah al Kosova, le plus gradé des Albanais de l’État islamique.
Le 12 août 2014, la police du Kosovo a arrêté 40 islamistes supposés. Beaucoup d’entre eux étaient revenus de Syrie. Skendër, 28 ans, est depuis placé en résidence surveillée dans un appartement de Han i Elezit, où il vit avec son père, retraité de la cimenterie. (…)
Trois cents ressortissants du Kosovo auraient rejoint la Syrie, cinquante y ont déjà été tués, 80 en sont revenus. Durant les premières années de la guerre, le gouvernement du Kosovo et la Communauté islamique du pays appelaient à la «solidarité» avec les rebelles. Au printemps 2012, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Enver Hoxha, avait même invité trois représentants de l’opposition syrienne au Kosovo. L’un d’eux, Ammar Abdulhammid expliquait: «Le Kosovo a traversé des épreuves et son expérience peut nous être utile. (…)
Vingt-deux mosquées du Kosovo appelaient ouvertement au départ pour le djihad il y a encore deux ans. Elles cultivent désormais une plus grande discrétion. (…)
«Dans le Kosovo d’après-guerre, personne ne contrôlait rien. On a laissé les extrémistes prendre pied dans notre pays, des ONG islamistes s’implanter durablement. La communauté internationale, qui était alors toute-puissante, porte une lourde responsabilité pour son inaction.» (…)