En relisant les philosophes, les moralistes, les écrivains des temps passés, la vérité se fait jour : jamais le vivre ensemble n’a été inscrit au rang des valeurs, jamais même il n’a été énoncé sous cette forme. S’il a le sens de l’ironie, tout un chacun fera observer que le vivre ensemble a fait une entrée récente dans le monde des valeurs. Le vivre ensemble parvient à se faire passer pour un impératif universel, incontestable et même indiscutable, tout le temps que l’on ne prend pas conscience qu’il est né de la dernière pluie. Affirmer qu’il faut vivre ensemble est aussi plat qu’affirmer qu’il faut respirer. […]
Le vivre ensemble est une illusion verbale, un vain mot agité pour masquer le néant intellectuel et politique d’une époque à la dérive.