Alors que Daech grignote la Libye, le chef d’état-major Pierre de Villiers affirme devant les membres de l’Association des journalistes de défense (AJD), que les armées françaises sont « au taquet ». À ses yeux, ces évolutions impliquent que la France devra augmenter ses dépenses militaires, pour les faire passer à 2 % du PIB, contre 1,7 % actuellement. Off, les langues se délient.
La situation a beau se dégrader chaque jour davantage de l’autre côté de la Méditerranée, les moyens d’action des Occidentaux sont très limités. « Que fait-on ? Rien… » observe un homme très au fait du dossier, persuadé que la France « attendra un gros attentat bien crado, organisé depuis la Libye », avant d’agir.
Et de poursuivre : «Il serait difficile de faire du Sarkozy, c’est-à-dire de taper dans le tas sans se préoccuper de la suite !»
Ces propos sont à rapprocher de la perspective d’une nouvelle intervention militaire, cette fois contre l’organisation État islamique (Daech), en Libye. Si elle se dessine à moyen terme, les conditions d’une telle action ne sont toutefois pas réunies, loin s’en faut. […]
Plusieurs évolutions récentes inquiètent particulièrement les militaires français. Tout d’abord, les attaques de Daech contre les terminaux pétroliers de Ras Lanouf et d’Es Sider, à l’est de Syrte, et sa progression vers l’est, qui lui permettrait d’occuper un important champ pétrolifère. Mais la situation dans la ville de Hun, à 400 km au sud de Misrata, commence à donner des cauchemars aux services de renseignement. Ils y ont repéré des camps d’entraînement où Daech forme des combattants au profit d’autres groupes, comme Boko Haram ou Al-Mourabitoun. De plus, de nombreux Français seraient actuellement en train de rejoindre la Libye, via la Tunisie. […]