Dans une tribune, Corinne Narassiguin appelle de ses vœux l’ouverture de ce poste au gouvernement pour «travailler de manière transversale avec tous les ministères».
En plein débat sur la déchéance de nationalité, de nombreux cadres socialistes s’inquiètent du délitement idéologique de la gauche. Indisposés par les accents libéraux et sécuritaires du gouvernement Valls, ils accusent le gouvernement de «trianguler» en reprenant des propositions de droite. Dans une tribune parue dans l’Obs ce jeudi, la porte-parole du PS Corinne Narassiguin et la secrétaire nationale du PS Elsa Di Méo avancent une piste qui pourrait permettre relâcher la pression rue de Solférino: la création d’un ministère de la Lutte contre les discriminations. Une proposition qui tombe à pic alors qu’un remaniement gouvernemental est annoncé pour les jours à venir.
Il s’agit de «réinvestir pleinement le champ de la structuration idéologique face aux réactionnaires de tous bords» pour défendre une gauche «bousculée quant à sa capacité à porter haut ses valeurs», écrivent les auteurs du texte. «Si les efforts faits par le gouvernement pour la lutte contre les discriminations et le vivre ensemble sont réels, ils sont bien trop épars, ils manquent de cohésion et de visibilité politique», souligne la tribune. L’initiative vise également à distinguer inégalités et discriminations: «Cette distinction est d’autant plus importante à affirmer que nous avons à mener un combat idéologique contre une extrême droite et une droite extrême pour qui la justification des discriminations est le cœur du message politique». «C’est pourquoi nous souhaitons la création d’un ministère de plein exercice (…) en charge de travailler de manière transversale avec tous les ministères, pour lutter contre toutes les formes de discriminations dans tous les domaines de l’action politique», concluent les socialistes.
(…) Le Figaro