La témoin qui a permis aux policiers de localiser Abaaoud a rapporté que le terroriste prévoyait de viser un centre commercial, une crèche et un commissariat à La Défense. Il lui aurait aussi confié qu’il était arrivé en France avec 90 autres djihadistes. Stratégie pour terroriser ou information à prendre avec sérieux ? Metronews a posé la question à des policiers.
Quel crédit accorder à des propos prononcés par un terroriste et rapportés par un témoin ? Les révélations à la radio RMC de Sonia, l’amie d’Hasna Aït-Boulahcen qui a dénoncé Abaaoud, confirme que des terroristes venus d’Irak et de Syrie ont empruntés la route des migrants pour entrer en Europe. Le terroriste lui aurait confié être arrivé jusqu’à Paris “sans document officiel”. Le coordinateur des attentats de novembre lui a ainsi laissé entendre qu’il était accompagné de 90 autres djihadistes, répartis “un peu partout en Ile-de-France”. Des Français, des Syriens, des Irakiens mais aussi des Allemands et des Anglais, lui aurait-il confié.
[…] Réclamant l’anonymat, d’autres policiers reconnaissent ne pas être étonnés. “La cellule d’Abaaoud, une vingtaine d’individus, n’est qu’une infime partie de ceux qui sont entrés en Europe avec comme projet de commettre des attentats. Il y a d’autres cellules dormantes. Ce chiffre de 90 voudrait dire qu’il y aurait trois autres groupes dans la région. Le renseignement est malheureusement crédible”, explique, auprès de metronews, un policier en poste dans un service antiterroriste. […]Quand, par qui et où se produiront les prochaines attaques en France, s’interrogent les spécialistes. “On travaille à l’aveugle”, commente une autre source policière. “La principale faute a été de ne pas imposer un protocole au niveau européen permettant de mieux suivre les mouvements d’entrée et de sortie. Aujourd’hui, on le paye”, conclut-il.