Nous croyions avoir été libérés par la révolution sexuelle. Pourtant, pour Thérèse Hargot, entre le culte de la performance imposé par l’industrie pornographique et l’anxiété distillée par une morale hygiéniste, jamais la sexualité n’a été autant normée.
(…) Si la norme a changé, notre rapport à la norme lui est le même : nous restons dans un rapport de devoir. Nous sommes simplement passés du devoir de procréer à celui de jouir.
(…) La promesse « mon corps m’appartient » s’est transformé en « mon corps est disponible » : disponible pour la pulsion sexuelle masculine qui n’est en rien entravée. La contraception, l’avortement, la « maitrise » de la procréation, ne pèsent que sur la femme. La libération sexuelle n’a modifié que le corps de la femme, pas celui de l’homme.
(…) Il faut créer des hommes et des femmes qui puissent être capables d’être en relation les uns avec les autres. Il ne faut pas des cours d’éducation sexuelle, mais des cours de philosophie !