A l’occasion de la sortie du dernier numéro de Causeur qui revient sur les agressions sexuelles de Cologne, Elisabeth Lévy, journaliste et directrice de la rédaction de Causeur revient sur cette affaire qui révèle un choc des cultures.
On essaie de nous vendre un multiculturalisme heureux dans lequel toutes les cultures se donnent la main et où un Autre gentillet nous dit « à toi la mini-jupe, à moi la burqa, vivons avec nos différences inch’Allah ».
Si nous sommes embarrassés, gênés, s’il nous est si difficile de nommer les choses, c’est parce qu’il nous faut faire appel à des catégories que notre universalisme et nos lois récusent. Des hommes de culture arabo-musulmane ont agressé des femmes occidentales, et en l’espèce, l’origine des coupables et des victimes a joué un rôle dans le crime. De plus, à cette occasion, un coin du voile s’est levé et on apprend que, dans toute l’Europe, des faits similaires ont lieu à bas bruit, de façon moins spectaculaire, plus isolée qu’à Cologne. […]
Pour vous, on dirait que c’est un monde multiculturel qui est insupportable. Mais que vous le vouliez ou non, c’est une réalité !
[…] Le fait que nul ne remet en cause, pas moi en tout cas, c’est que nous vivons dans des sociétés multiethniques et multiconfessionnelles. Mais on peut faire le choix de l’assimilation, ou de l’intégration républicaine, qui suppose que les derniers arrivés et leurs descendants s’adaptent aux mœurs locales […]Quand on lit Daniel Lindenberg [auteur de” Le Rappel à l’ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires”] , on dirait qu’il y a eu des attentats identitaires et islamophobes en France. Ce serait hilarant si ce n’était pas inquiétant. En tout cas, ce genre de sornettes ne passe plus dans l’opinion et c’est tant mieux. Parce que, désolée, le problème de la France n’est pas que les néoréacs aient pris le pouvoir, c’est le vide sidéral de la pensée qui leur fait face.