Pendant qu’une centaine de militants antimigrants défilaient à Calais, des casseurs d’extrême gauche saccageaient le centre-ville rennais. Deux poids, deux mesures ? s’interroge Le Point.
D’un côté une centaine de militants d’extrême droite défilant à Calais, entourés de nombreuses forces de police, et face à une presse venue en nombre. À la suite de cette manifestation anti-migrants interdite et clairement xénophobe, cinq d’entre eux ont été interpellés et seront jugés en comparution immédiate dès lundi, à commencer par l’instigateur présumé de la manifestation, le général Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère.
De l’autre, un défilé carnavalesque pour protester à la fois contre l’état d’urgence et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mais encore une fois, la manifestation censée être pacifique a été gâchée par une poignée de casseurs en fin d’après midi. Résultat : un centre-ville rennais saccagé, malgré une forte présence policière, étonnamment passive selon les riverains, et surtout chargée de sécuriser les bâtiments officiels, à commencer par l’hôtel de ville. Et aucune comparution immédiate. […]
«Pourquoi les CRS n’ont pas empêché ça ? Ils étaient pourtant nombreux», déplore une habitante du centre-ville. […]
«Après les graves incidents de Rennes, combien d’arrestations de casseurs d’extrême gauche ? Rennes-Calais, deux poids, deux mesures ? s’insurge Éric Ciotti sur les réseaux sociaux. Face aux manifestations violentes, l’État se doit d’être neutre et impartial. Aucune impunité ne peut être tolérée !» Mais, ce dimanche, l’élu des Républicains demeure bien seul à s’interroger sur la différence de traitement, tant policier que judiciaire, entre les deux manifestations de ce samedi.