La cour d’assises se penche pendant trois jours sur le calvaire subi en 2013 par un Châtelleraudais de 23 ans, battu, violé et torturé par ses dealers.
Les consommateurs de drogue finissent parfois dans les bois. A genoux, une arme de poing sur la nuque pour un simulacre d’exécution destiné à les faire plier. Pour payer une dette ou pour vendre toujours plus de drogue au profit de dealers qui les alimentent et les tiennent.
En juin 2013, un jeune Châtelleraudais de 23 ans a vécu un calvaire interminable. Une succession d’épisodes de violence et de scènes avilissantes à cause de cette cocaïne qu’il devait vendre pour rembourser une dette.
Brûlé sur tout le corps
Dans la nuit du 11 au 12 juin 2013, trois jeunes hommes débarquent boulevard d’Estrées au domicile de Jonathan. Il est roué de coups, frappé avec des barres d’haltères. Jonathan s’échappe en sautant par la fenêtre. Il se brise les jambes, ses agresseurs le récupèrent. « Ils portaient à deux un homme qui ne bougeait pas et ils l’ont rentré chez lui », raconteront des témoins terrorisés qui se garderont de donner l’alerte.
Les scènes humiliantes se succèdent : le jeune homme se retrouve la tête plongée dans la cuvette des toilettes, puis il est emmené dans un appartement de la Tour Sainte-Catherine où les violences vont crescendo. Jonathan subit des lacérations et des piqûres répétées avec un couteau, il est violé avec une petite cuillère et un manche à balai avant de subir des brûlures à l’huile bouillante sur tout le corps.
Son calvaire prend fin le matin du 13 juin. Jonathan est ramené chez lui à bout de force. Cinq jours plus tard, le lundi, trois suspects sont arrêtés. Un quatrième est interpellé le mercredi. Tous sont mis en examen et placés en détention provisoire.
A partir d’aujourd’hui, Jahin Ben Achour, Simplice Luleye Nzianda et Aymen Omri sont jugés par la cour d’assises de la Vienne pour violences aggravées, viol en réunion, enlèvement et séquestration avec actes de torture et de barbarie. Ils encourent la perpétuité. Sofiane Debabi est jugé pour violences avec arme et non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime.
Ils sont défendus par Mes Coutand, Sillard, Takhedmit et Roland-Gosselin, tandis que la victime est représentée par Me Jean-Louis Grandon.
Les débats doivent durer trois jours. Ils seront placés sous haute protection policière avec des escortes renforcées pour les accusés.