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Une quarantaine de réfugiés ont reçu une carte d’étudiant invité qui leur entrouvre les portes de l’Ecole normale supérieure (ENS), 45 rue d’Ulm (Paris 75005). A leur mesure, les intellos se mobilisent (selon Libération).

Que font ensemble Ahmed, Bilal, Martin et Agnès dans les soutes de l’école la plus sélective de France, passagers hors normes d’un système universitaire dont le rôle est de former l’élite de la nation ?

Etrange proximité entre les meilleurs élèves produits de la méritocratie française quand elle veut bien fonctionner et des étudiants venus du bout du monde. […]

Au début du mois de juin, Alysson, étudiante à l’école, s’était déjà mobilisée : elle se rend dans différents camps de Paris, va à la mairie du XVIIIe où elle rencontre Omar. Elève en philosophie à l’université de Karthoum, il avait entamé une traduction en arabe de l’Ethique de Spinoza, un livre aussi important que difficile. Dans la conversation vient la lassitude d’Omar de n’être regardé que comme une goutte d’eau dans cette marée humaine. Un parmi une foultitude de gens que l’on ne savait plus désigner. Migrants ? réfugiés ? Spinoza, le banni de la communauté juive d’Amsterdam, les rapproche.

“Nous ne voulions pas nous transformer en auxiliaires de l’administration. On n’allait pas leur faire passer un examen. Leur niveau académique n’était pas la question. Nous avons eu un entretien avec chacun d’eux.”

L’école travaille pour accueillir jusqu’à 50 étudiants, et la question qui mobilise maintenant, c’est d’étendre le mouvement à d’autres grandes écoles comme les Arts déco ou l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Et si un jour, Polytechnique s’y mettait.

Libération

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