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Allemagne Hôtels, écoles, traiteurs, gardiens, entreprises du bâtiment, médecins… tout le monde profite de la «crise des migrants».

Alexander Lubic voulait faire un geste envers les réfugiés. «Moi aussi j’ai été réfugié en Allemagne dans les années 80», dit ce propriétaire d’origine tchèque âgé de 58 ans qui habite Berlin. «J’ai loué un de mes appartements à une famille. Mais je ne fais aucun profit», explique-t-il. «En revanche, certains profitent de la situation, parfois de manière indécente, en transformant des immeubles ou des hôtels à moitié vides en centres d’hébergement», ajoute-t-il.
La poule aux œufs d’or
Avec plus d’un million de réfugiés arrivés en 2015 et peut-être encore 500 000 cette année, les collectivités locales cherchent d’urgence des logements pour les demandeurs d’asile qui vivent actuellement dans des halls de sport, des aéroports fermés ou dans des tours de bureaux désaffectés. Elles sont prêtes à payer des fortunes pour résoudre ce problème humanitaire. La Ville de Berlin, débordée par la crise, négocie actuellement avec une chaîne hôtelière pour héberger 10 000 réfugiés dans 22 hôtels de la capitale. Le groupe a exigé 50 euros par réfugié et par nuit, soit un coût de 1500 euros par mois contre 300 euros dans un foyer «normal». Pour la chaîne hôtelière, c’est tout gagnant: un taux d’occupation à 100%, pas d’impayés et très peu de frais.
Une auberge de jeunesse ou un hôtel peu rentables peuvent devenir en quelques semaines une poule aux œufs d’or. Les communes qui doivent accueillir leur quota de migrants signent parfois les yeux fermés. Et plus les réfugiés affluent, plus les prix augmentent…
L’immobilier n’est pas la seule branche à en profiter. Fabricants de lits de camp, vendeurs de conteneurs, traiteurs, assureurs, professeurs d’allemand, entreprises de nettoyage et de gardiennage ou médecins… le «marché des réfugiés» est devenu lucratif et même stratégique.
La caisse d’assurance-maladie AOK, par exemple, propose des cartes d’assurés aux demandeurs d’asile dans l’espoir de les garder comme clients lorsqu’ils auront un emploi. Actuellement, elle se fait rembourser les frais par les services sociaux avec une prime de 10 euros mensuels pour les charges administratives.
Le budget de l’Etat consacré aux cours de langue pour l’intégration est passé de 269 à 559 millions d’euros par an. Les professeurs d’allemand sont désormais très recherchés et ils augmentent leurs tarifs. Quant aux auto-écoles, elles s’attendent à une ruée d’inscriptions car les permis syriens, irakiens ou afghans, ne sont pas reconnus en Allemagne.

(…) TdG.ch

(Merci à Fanch Desouche)

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