Le député socialiste Malek Boutih regrette qu’Amine El Khatmi, un jeune élu du PS lynché sur les réseaux sociaux par des internautes musulmans pour ses positions pro-laïcité, n’ait pas reçu davantage de soutiens au sein de son parti.
«Une partie de la gauche n’est pas très claire là dessus», dénonce-t-il. «Il y a plein de gens qui ferment les yeux pour des intérêts électoraux, ils seraient prêts à renoncer à nos valeurs pour un paquet de dix voix», tance le parlementaire.
Comme quelques autres (mais trop rares) députés socialistes, Malek Boutih a été ému par le lynchage subi par Amine El Khatmi. En dénonçant, fin janvier, l’interpellation d’Alain Finkielkraut sur le plateau de France 2 par une militante proche du Parti des indigènes, ce jeune élu socialiste d’Avignon s’est mis à dos les internautes de ce qu’il appelle «la muslimsphère». «Vous vous êtes octroyé le droit de parler de l’islam et des musulmans alors que vous n’en avez ni la compétence ni la légitimité», avait lancé Wiam Berhouma, enjoignant le philosophe de se «taire».
Depuis les insultes d’internautes anonymes ne cessent plus contre Amine El Khatmi: «harki», «traître», «collabeur»… Le Monde a souligné dimanche que le jeune socialiste, qui ne cache pas sa foi musulmane, n’a pas été fortement soutenu par le PS, particulièrement laconique sur le sujet. «Sur le grignotage de la laïcité, certains ferment les yeux», confie Malek Boutih au Scan. Il voit dans le silence de certains ténors socialistes «une gauche Tartuffe».
[…]
Merci à Rick Grimes