L’Est républicain rend hommage au général Marcel Bigeard né le 14 février 1916 à Toul, ville dans laquelle il est décédé le 18 juin 2010. Le général Bigeard est le militaire le plus décoré de France.
Sa gloire, il la doit à une défaite, là-bas, loin très loin de France, dans une cuvette vietnamienne. Diên Biên-Phu, le piou-piou, 2e classe devenu colonel, y a sauté deux fois pour rester avec ses “p’tits gars”, fustigeant la «connerie» de l’état-major et les politiques incapables. En Indochine, où il passe neuf ans, il devient «Bruno», son indicatif radio. Le surnom lui restera.
Déjà, le fils du cheminot parle haut et fort. La guerre, il la connaît déjà. En 1940, sur la ligne Maginot, Marcel Bigeard rend les armes parmi les derniers. Prisonnier, il s’avade, revient en France, fonce à Nice, où il épouse Gaby, son seul et unique amour décédée en 2011 et part pour le Sénégal puis le Maroc.
Parachuté en Ariège après le débarquement allié en Normandie, avec des républicains espagnols, il libère Foix. Ses galons, Bigeard les gagne au feu, avec un courage jamais démenti. Où qu’il aille, ses hommes le suivent, régroupés autour de ce chef charismatique.
De l’Indochine à l’Algérie, la France vit au rythme des guerres d’indépendance. le voilà dans le djebel, déjà grand officier de la Légion d’Honneur, mais une autre réalité s’impose. L’officier, avec ses «longs nez», référence aux casquettes qui portent son nom,découvre «la merde et le sang», selon ses termes, une sale guerre, qui ne dit pas son nom. Face à un ennemi identifié, il s’y retrouve, mais avec la «bataille d’Alger», quand l’armée se transforme en police, à partir de 1957, il s’engage dans la contre-guérilla. Par chance, lors du putsch des généraux, il se trouve en Afrique noire. Qu’aurait-il fait? Lui-même, avouera-t-il, ne le savait pas. […]
Bigeard, c’est une vie, un destin hors normes, comme seuls les temps difficiles en révèlent. C’est désormais un mythe et une légende.
Toul : les obsèques du Général Bigeard par lestrepublicain
Merci à Mielrubis