Extraits de l’éditorial du Monde intitulé “Réfugiés : le face-à-face Berlin-Paris”.
L’Europe est engagée dans une course contre la montre entre les populistes, qui progressent à chaque élection, et les migrants, dont le flux reprendra au printemps.
Les masques sont tombés. Le premier ministre français, Manuel Valls, a proclamé tout haut, samedi 13 février, à Munich, ce qu’il distillait depuis des mois : son opposition à la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel. […]
Le propos de M. Valls est d’autant plus inopportun que la France n’a reçu dans le cadre des programmes de relocalisation européens qu’une centaine de Syriens, tandis que l’Allemagne a ouvert ses portes en 2015 à plus de 800 000 réfugiés. Mais il a le mérite de clarifier les choses : depuis le début de la crise, Angela Merkel et François Hollande ont fait mine d’être d’accord, alors qu’il n’en était rien. […]
Il faut réduire l’afflux des migrants tout en les protégeant. Une clé essentielle se trouve en Turquie. Les Européens doivent l’aider à accueillir les réfugiés syriens, mais la Turquie doit contrôler sa frontière avec la Grèce. Le Conseil européen de cette semaine doit accoucher d’une politique, enfin, et les dirigeants se garder de surenchères populistes.