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Depuis le 11 février, Ferrette compte deux nouveaux habitants. Deux jeunes Soudanais, arrivés sans rien, en même temps que la neige dans ce village rural du sud de l’Alsace. Une région plus habituée à accueillir les cadres supérieurs travaillant en Suisse que les réfugiés de guerre. D’autres demandeurs d’asile suivront dans les jours à venir, mais l’échéance exacte reste floue. « C’est mieux, ils n’ont pas besoin d’un comité d’accueil qui les attend avec de la choucroute dès le premier jour », sourit Corinne Rabault, adjointe au maire.

D’ici quelques semaines, la population de ce bourg fortifié de 800 habitants aura gonflé de 10 %. 80 demandeurs d’asile vont être hébergés dans l’ancienne caserne de gendarmerie mobile, vacante depuis le départ de l’escadron en 2013. L’un des bâtiments, mis à disposition par L’État à l’Adoma, l’organisme public chargé de loger et d’aider à l’insertion, a été rafraîchi. La quinzaine de F4 et des F5 accueillera les migrants le temps que leurs demandes d’asile soient traitées, soit une dizaine de mois. […]

Tant que les procédures de demande d’asile n’ont pas abouti, les migrants n’ont pas le droit de travailler. « Notre rôle sera de les occuper, de leur proposer des activités », prévoit M. Cohendet. Il faudra également répondre aux critiques. « On nous reproche surtout de ne pas nous occuper en priorité de “nos pauvres”, ceux qui habitent Ferrette depuis longtemps. Il ne faut pas que l’on puisse nous faire ce reproche, insiste l’édile, qui craint d’éventuelles provocations. C’est quand même une inquiétude que l’on a, que ça dérape. Il suffit d’une personne, parmi les demandeurs d’asile ou les gens d’ici, pour que ça se passe mal. »

Mais l’élu a aussi un secret espoir: que parmi les 80 nouveaux habitants de Ferrette se trouve un médecin, prêt à rouvrir le cabinet du village.

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Merci à cathyB

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