Un article publié sur le site Riposte laïque en octobre 2014 fait l’objet d’une procédure pénale suite à une dénonciation par une association française de lutte contre le racisme. L’affaire révèle les liens entre le site identitaire anti-islam français et la Suisse
(…) Pour la partie plaignante, représentée par Sabrina Goldman, le caractère ouvertement haineux et raciste de l’article au cœur de la procédure ne fait pas l’ombre d’un doute. Son auteur «accuse les musulmans de crimes les plus abjects et leur nie tout caractère humain. Il ne s’agit pas d’une critique de l’islam ou d’un dogme religieux, mais bien d’une injure visant les musulmans», affirme-t-elle.
Quant à savoir si la justice française peut poursuivre des propos tenus sur un site hébergé et administré en Suisse, l’avocate en est convaincue: «Riposte laïque a été créé en France, son contenu est principalement diffusé dans ce pays, où il trouve un écho auprès d’un public large. C’est suffisant pour fonder la compétence territoriale de la France dans cette affaire».
Sabrina Goldman fustige au passage la «stratégie» de Riposte laïque, consistant à déplacer sa responsabilité juridique à l’étranger afin de mieux tenter d’«échapper à une sanction». Ce n’est pas le cofondateur du site Pierre Cassen qui la contredira, lui qui déclarait lors d’une conférence sur l’islam donnée à Sion en novembre 2014 à l’invitation de l’UDC locale, avoir basé son site en Suisse parce que la législation y est «un peu moins répressive que la française et que cela complique les interventions juridiques».
Aux yeux de Sabrina Goldman, il est d’autant plus important que la justice agisse contre des propos «qui ont une grande médiatisation dans un contexte de racisme antimusulman en France». Le verdict tombera le 6 avril à Paris.