Un enfant, des barbelés, le tout en noir et blanc : voilà des motifs et un style récurrents dans l’histoire du World Press Photo. L’attribution du titre de «photo de l’année» à l’image de l’Australien Warren Richardson, qui a photographié des réfugiés tentant de traverser la frontière entre la Serbie et la Hongrie en août 2015, peut être vue comme un retour à la tradition.
«Je campais avec des réfugiés depuis cinq jours lorsqu’un groupe de 200 personnes est arrivé, raconte le photographe. Ils ont commencé à essayer de traverser la frontière, en tentant d’échapper à la police. Ça a duré plusieurs heures. J’ai pris cette image vers trois heures du matin, sans flash, pour éviter d’attirer les forces de l’ordre.»
Dans son communiqué, Francis Kohn, le président du jury et directeur de l’Agence France-Presse (AFP), a reconnu l’aspect classique de l’image : «Très tôt, nous avons vu cette photo et compris qu’elle était importante. Elle avait une vraie force en raison de sa simplicité, particulièrement grâce à la symbolique des barbelés. Nous avons pensé qu’elle avait tout pour représenter de façon puissante le sort des réfugiés. Je trouve que c’est une photo très classique, et en même temps, elle n’est pas liée à une époque précise.» […]