Dans le box des accusés du petit tribunal de Parys, dans la province rurale de l’État-Libre (centre), quatre fermiers blancs se serrent pour répondre aux charges de double meurtre qui pèsent sur eux. Ils sont accusés d’avoir tué, le 6 janvier dernier, Seun Tangasha et Samuel Tjexa, deux ouvriers noirs de 29 et 35 ans.
Devant le tribunal, deux groupes bien distincts s’invectivent. Deux cents manifestants noirs chantent “Tuez les Boers, tuez les fermiers“, à un groupe de Blancs venus défendre leurs collègues et arborant fièrement les drapeaux d’anciennes républiques afrikaners du début du XXe siècle. La police a dressé un cordon de barbelés pour séparer les manifestants pro-fermiers de leurs rivaux.
Pour de nombreux Blancs, c’est le symbole d’un quotidien où, plongés dans la peur, ils doivent combattre les attaques régulières de leurs propriétés.
“L’année dernière, l’Afrique du Sud a connu un pic d’attaques de fermes, mais ça n’excuse pas le fait que ces gars soient morts. La vérité doit éclater“, assure auprès de Kobus Dannhauser, le chef du syndicat des agriculteurs de Parys.
“Ce n’est pas une question de racisme. Si c’était le cas, les fermiers auraient tué dix Noirs. C’est soit une dispute salariale, soit une attaque de ferme“, poursuit-il depuis sa ferme de 10.000 hectares.
Alors que la foule se disperse, les manifestants des deux camps devraient se retrouver dans deux mois devant le tribunal de Parys: la cour a prolongé la libération sous caution des suspects, le procès est ajourné au 15 avril.