19/02/2016
En Seine-Saint-Denis, les règlements de compte prennent une nouvelle forme: la jambisation. Le principe: mutiler son ennemi en lui tirant dans les membres inférieurs pour lui donner une leçon. Ce phénomène de plus en plus fréquent chez les dealers inquiète les forces de l’ordre. Le procédé est directement inspiré de la mafia italienne. Il est prisé par les criminels car il est beaucoup moins risqué pénalement qu’un homicide.
17/02/2016
“A Marseille, on tue. Ici, on mutile: une ou plusieurs balles dans les jambes, c’est une particularité locale.” En Seine-Saint-Denis, les policiers ont désormais un nom pour désigner les expéditions punitives entre dealers: “jambisation”.
[…] “Cuisse, cuisse, jambe, genou -deux impacts-, genou…”, égrène le médecin. “Le nombre de blessures aux membres inférieurs est… frappant.”[…] “Désormais, en Seine-Saint-Denis, on donne des leçons en mutilant, dit-il. Pourquoi? En terme d’exemplarité, c’est plus efficace: un mec qui disparaît, au bout de 15 jours, on l’oublie. Alors que celui qui se trimballe dans la cité avec des béquilles ou en fauteuil roulant, c’est autre chose.”
Autre hypothèse avancée: “Pour coups et blessures avec armes, les auteurs ne risquent pas les assises. Et donc pas de lourdes peines”.
Et le fonctionnaire, “sidéré par ces actes punitifs”, d’ajouter: “Il y a dix ans, au Clos Saint-Lazare, à Stains, les mecs se flinguaient à la pelle. Ça a complètement disparu”.
[…]
Le phénomène a pris une telle ampleur que, dans son discours de rentrée en janvier, la procureure de Bobigny Fabienne Klein-Donati n’a pas manqué de mentionner ces “jambisations” lorsqu’il s’est agi de brosser le portrait du département (278 cités, dont 44 considérées comme sensibles) au nouveau président du tribunal.
Certains points de vente de drogue “rapportent jusqu’à 25.000 euros par jour”, a expliqué la chef du parquet.
Merci à Pure souche