A la Comédie française, à l’Odéon ou à la Colline, le billet payé par le spectateur ne couvre que 9% à 21% du coût du spectacle, selon un rapport de la Cour des comptes. De plus beaucoup de places gratuites sont distribuées.
“L’activité est très majoritairement déficitaire”, avec “une activité subventionnée à 69% toutes charges confondues”, pointent les enquêteurs de la rue Cambon.
Plusieurs explications sont avancées. D’abord, le prix des places ne varie pas en fonction du spectacle. Surtout, il est bien moins élevé que dans le théâtre privé: moins de 18 euros en moyenne. Mais l’on découvre que bien peu de gens payent le plein tarif: seulement 10% à la Colline, ou 4% à Strasbourg. L’immense majorité des spectateurs bénéfice de tarifs réduits, notamment en s’abonnant: 50% d’abonnés à la Colline, et 70% à Strasbourg.
En revanche, la Comédie française et l’Odéon, jugeant que leurs spectateurs étaient solvables, ont décidé d’augmenter progressivement leur plein tarif, passé de 37 à 41 euros chez l’un, et de 30 à 38 euros chez l’autre.
Mais tout ceci ne vaut que pour les places payantes. Car les théâtres publics offrent énormément de places gratuites: 75.000 par an, soit 14% des places distribuées. A la Colline, un tiers des places écoulées étaient même gratuites en 2004 ! La longue liste des heureux bénéficiaires donne le tournis : “journalistes, mécènes, relais dans l’enseignement, ambassades, centres culturels, collectivités territoriales, institutions nationales (ministère de la Culture, notamment), structures culturelles (bibliothèques, musées, etc.), professionnels du théâtre (artistes, metteurs en scène, compagnies, organismes professionnels)”.