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Tribune de Jamilla Farah, Porte-parole de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie, intitulée ” Islamophobie et liberté d’expression ” publiée sur le site musulman Oumma.

L’islamophobie constitue un repli identitaire passéiste qui permet à certains de ne pas anticiper une nouvelle identité française et à d’autres de s’installer au pouvoir.

Du point de vue étymologique, le terme d’islamophobie se compose en un préfixe “islam” qui désigne la religion musulmane et en un suffixe d’origine grecque “phobie” qui peut autant signifier peur ou aversion. La phobie est un vocable essentiellement utilisé en sciences psychiques pour qualifier généralement une névrose mais concernant les phobies sociales, elle est entendue par extension comme “aversion très vive, irraisonnée ou peur instinctive”.

Comme la judéophobie, l’homophobie ou d’autres phobies, la peur et l’aversion sont problématiques parce qu’elles nuisent aux relations humaines et au vivre-ensemble de manière sereine […].

Le droit à l’islamophobie participe d’une idéologie du choc des civilisations et d’une construction d’un problème qui voudrait en cacher d’autres.

L’islamophobie fabrique alors un récit collectif régressif qui voudrait fédérer les français autour de valeurs identitaires communes réduites à l’ethnie européenne, le christianisme sécularisé et l’athéisme.

Elle exclut ceux de tradition musulmane volontairement pour une lecture facile, mais surtout rassurante qui aiderait à identifier les supposés causes ou coupables d’un déclin occidental et d’un monde postmoderne en pleine transformation.

[…]

Les oppositions ou les freins à la reconnaissance de l’islamophobie tant dans le terme que dans les actes sont improductives et clivent davantage la société française. Elles sont donc irresponsables et dangereuses pour la paix sociale. Il y a lieu d’avoir une nouvelle vision des choses, des réalités du monde. Le retour du fait religieux non anticipé par les Lumières pour le remarquer, non spécifique à l’Islam d’ailleurs doit être pris en considération et il est nécessaire de comprendre ce qu’est le pluralisme religieux et politique, héritier de la pensée libérale et moderne. La nouvelle question à se poser, c’est quel système politique démocratique peut permettre l’expression paisible des pluralismes dans un esprit de tolérance des différences et d’œcuménisme autour des valeurs des droits de l’homme et de la nature ?

Oumma

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