Sur le port du Pirée, à Athènes, les réfugiés sont venus recevoir de la nourriture, de l’eau, des couvertures. Les autorités ont aussi ouvert un centre où principalement des mères et des enfants peuvent se reposer. Mais les migrants ne pourront pas rester ici indéfiniment.
“Ils arrivent et arrivent et arrivent, mais où vont-ils aller ? s’emporte Soultanaki Mirsin. “Nous sommes devenus des étrangers dans notre propre pays. C’est la vérité. Les Grecs abandonnent leur pays et émigrent. “Regardez autour de vous : tous les magasins ont fermé. Et ce sont des étrangers qui les ont rouverts. Nous partons et eux arrivent et vivent à Athènes, en Grèce.”
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Une partie de la population commence d’ailleurs à s’inquiéter d’en voir s’installer jusque dans le centre ville, comme autour du métro Victoria, où ils sont environ 400. D’autant que rien ne garantit que les nouveaux venus partiront un jour vers une autre destination. “Nous attendrons ici jusqu‘à ce que les frontières rouvrent, témoigne d’ailleurs l’un d’eux. L’Europe doit nous proposer quelque chose. Et si elle ne le fait pas, nous resterons ici. Et nous mourrons ici.”
La perspective de voir ces hommes, ces femmes et ces enfants assis dans la rue, allongés dans les squares, perturbe le quotidien des habitants. “Cela fait des années que je viens ici pour prendre mon café, raconte Charalambos Grapsas, mais je ne peux maintenant plus le faire comme avant. Cela m’ennuie vraiment. Il y en a un qui pleure, un autre qui est affamé. Ces gens vivent dans une telle misère. Mais que peut-on faire pour eux ?”
Si la population des îles, Lesbos, Kos, Samos ou encore Rhodes, s’est accoutumée à cohabiter avec les réfugiés, celle de la capitale, Athènes, vit encore difficilement cette présence. […]