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04/03/2016

Marine Le Pen élue présidente en 2017 : plusieurs ouvrages récents l’anticipent. Des récits qui se veulent réalistes mais qui traduisent surtout les “fantasmes malsains” de leurs auteurs.
Après la bande-dessinée La présidente de François Durpaire et Farid Boudjellal, la semi-fiction politique Le séisme, de Michel Wieviorka propose à nouveau d’imaginer la France dirigée par Marine Le Pen. Mais il ne s’arrête pas là : à son avis, ce scénario est “loin d’être une fiction farfelue” comme il l’affirme dans Paris Match. En cas de duel François Hollande contre Marine Le Pen au second tour, cette dernière l’emporterait du fait des reports de la droite. En quoi un tel scénario est-il beaucoup plus “une fiction farfelue” que ne le prétend Michel Wieviorka (au regard des sondages et de la comptabilité électorale) ?
Erwan Lestrohan : On peut considérer que Marine Le Pen est dans la meilleure position aujourd’hui pour se qualifier pour le second tour ; mais pour ce qui est d’un succès par la suite, sa donne électorale est trop réduite, dans la mesure où c’est un parti qui n’a pas d’alliance en vue avec une formation politique d’envergure. […] Le scénario décrit est donc très peu envisageable. Le FN n’est toujours pas un parti comme les autres aux yeux de l’opinion, et le vote de rejet est à l’origine de ce “plafond de verre” que le parti de Marine Le Pen ne peut franchir aujourd’hui.
Denis Tillinac : Il est effectivement très improbable que Marine Le Pen accède à l’Elysée, dans un scénario tel qu’il est décrit. Néanmoins, cela n’est pas tout à fait impensable pour autant, eu égard au rejet d’un système perçu comme celui des élites seules ; et à la perte de légitimité du président de la République. Bien que cela ne soit pas invraisemblable, cela ne représente pas plus de 10 à 15% de chances… puisqu’il serait improbable (encore une fois) que nous n’assistions pas à un rejet massif de la part de la gauche. […] Parmi les passages les plus abracadabrants de ce livre, nous avons relevé le ralliement de Guaino, Morano, Wauquiez et d’autres à Marine Le Pen […] .
Denis Tillinac : C’est proprement absurde. Aucune des personnalités citées ne rallieront Marine Le Pen. Ni Henri Guaino, ni Nadine Morano, ni Eric Zemmour, pas plus que Laurent Wauquiez ou Alain Finkielkraut. Pas un seul n’entrerait dans son gouvernement. En revanche, il est très probable que les ralliements ponctuels et locaux – notamment aux élections législatives – se multiplient. […]
Libération

Merci à oxoxo

12/11/2015


François Durpaire, historien et consultant sur BFMTV et Farid Boudjellal, auteur de scénarios et d’albums sur le thème de l’immigration ou du racisme, cosignent une BD sur les conséquences de l’élection de Marine Le Pen en 2017.

Un tableau noir (comme les dessins), assumé par les auteurs qui préviennent d’avance leurs lecteurs de l’objectif recherché : «Maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas».

L’histoire se base sur quatre personnages, Fatty, Antoinette, Tariq et Stéphane. Cette mixité d’acteurs est voulue afin que l’aventure touche le plus grand nombre, qu’elle soit intergénérationnelle et interculturelle.

Dimanche 7 mai 2017. Il est 20 heures. Le visage de Marine Le Pen apparaît sur l’écran télé, avec son score : 50,41%. François Hollande est battu. «Elle devient la huitième chef de l’Etat de la Ve République ! C’est une déflagration. Un séisme politique sans précédent», annonce le journaliste à l’antenne. Ce scénario sert de point de départ à une BD qui sort en librairies ce 12 novembre aux éditions les Arènes, intitulée «La Présidente». […] Jour après jour, ils imaginent le pays en état de choc : les éditorialistes qui se succèdent sur les plateaux télés (spécialement BFMTV, à l’honneur dans cet ouvrage); Jean-Marie Le Pen, réconcilié avec sa fille, qui crie victoire; Nicolas Sarkozy accusant François Bayrou et François Fillon, candidats contre lui au 1er tour, d’avoir causé la défaite de la droite républicaine; Florian Philippot héritant du perchoir à l’Assemblée nationale; des affrontements place de la Bastille entre manifestants anti-FN et forces de police…
Le 20 mai, Marine Le Pen forme son gouvernement : elle fait appel à un premier ministre issu de l’ex UMP qui a fréquenté l’extrême-droite dans sa jeunesse, l’ancien ministre de la Défense Gérard Longuet. Marion Maréchal Le Pen devient «ministre de l’école et des savoirs», Nadine Morano «ministre de la famille et de la natalité» et le jeune sarkozyste Geoffroy Didier «ministre de la Justice». Pas sûrs que tous soient ravis d’être ainsi promus, ne serait-ce qu’en bande dessinée.
En quelques semaines, la France change d’ambiance : grèves dans les médias de service public, expulsions de clandestins, arrestations en série de rappeurs pour encouragement au terrorisme, sortie de l’Euro et perte brutale de pouvoir d’achat. Les auteurs dénoncent aussi l’usage que pourraient faire selon eux Marine Le Pen et son ministre de l’Intérieur, Nicolas Bay, de la loi de surveillance votée après les attentats de «Charlie Hebdo», en procédant à un fichage généralisé, à commencer par les journalistes.

Page après page, c’est le climat du pays qui se tend et un mécanisme de radicalisation se met en place. Jusqu’à aboutir à la violence et à voir Marine Le Pen débordée sur sa droite… mais chut, on ne dévoilera pas ici tous les ressorts scénaristiques de cette BD, qui suit aussi le destin d’une famille de Belleville dans ces jours mouvementés. […]

source 1 ; source 2

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