Une nouvelle étude du CNRS met en avant les bénéfices que pourraient retirer les jeunes de la suppression des notes.
Une nouvelle expérimentation menée par le CNRS en partenariat avec l’académie d’Orléans-Tours auprès de 84 établissements de l’académie sur l’année 2014/2015 démontre pour la première fois que la suppression partielle des notes permet de réduire de moitié l’écart des performances entre élèves de différentes classes sociales.
L’étude, supervisée par Pascal Huguet, directeur de recherches au CNRS, avec la participation de chercheurs des universités de Clermont-Ferrand et Aix-Marseille, a spécifiquement porté sur les mathématiques en classe de troisième. Dans les classes participantes, les enseignants ont privilégié l’évaluation par compétences et fortement limité le rôle des notes dans l’appréciation des élèves.
Les chercheurs ont ensuite comparé en fin d’année les résultats obtenus au diplôme national du brevet par les élèves impliqués dans l’expérimentation et les résultats obtenus par un groupe témoin. “Pour l’épreuve de mathématiques, nous avons constaté que l’écart entre élèves issus de classes sociales favorisées et défavorisées était divisé par deux“, résume Isabelle Régner, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille.
Ces résultats s’expliquent notamment par la modification du comportement des élèves par rapport aux apprentissages. “Ils ont développé des motivations non plus tournées vers la note mais davantage orientées vers une acquisition durable des connaissances“, précise sa collègue Céline Darnon, maître de conférences à Clermont-Ferrand. Autre enseignement positif de l’étude, les meilleurs élèves ont eux aussi vu leurs résultats s’améliorer. “Il y a un entraînement vers le haut, c’est donc un vrai ascenseur social“, concluent les chercheurs.
Le Point