Député des Français de l’étranger, Pouria Amirshahi a été l’un des premiers «frondeurs» au Parti socialiste à l’Assemblée à s’opposer à la ligne économique du gouvernement. A 43 ans, l’ancien président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) entré au PS en 1987 claque la porte de son parti et annonce qu’il ne se représentera pas en 2017.
Pouria Amirshahi est né à Téhéran en 1972, arrivé en France en 1976, président de l’UNEF-ID (1994-1998), naturalisé en 1996.
Vous avez décidé de quitter le Parti socialiste, pourquoi ?
Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays.
Ils sont au mieux incapables, au pire dangereux comme par exemple le Front national. Notre système, confiscatoire de pouvoirs et de richesses, mène à l’abîme démocratique, social ou écologique. Et les partis semblent ne pas pouvoir faire grand-chose quand ils ne sont pas carrément dans le renoncement ou la complicité.
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Il y a chez nous comme ailleurs une caste de technocrates et de possédants de plus en plus puissants et c’est contre cela que la gauche et les authentiques républicains doivent lutter.
Et ce n’est pas ce que fait le gouvernement de François Hollande ?
La France n’est pas gouvernée par l’aile droite du PS mais par des néoconservateurs, dans tous les domaines, à quelques exceptions près… D’ailleurs, leurs alliés sont désormais issus du bloc réactionnaire : déchéance de nationalité, état d’urgence, surenchère pénale, droit du travail. Depuis 2012, la succession de renoncements donne le vertige : cela a débuté avec le traité européen. […]
Il ne faut pas compter que sur les politiques pour faire de la politique. […]
Le Monde