Le 26 février, la Commission européenne a lancé une enquête sur la prise de contrôle d’Arianespace par Airbus. Damien Lempereur et Brice Wartel y voient la responsabilité du dogme de la concurrence libre et non faussée qui pénalise l’industrie des pays européens.
Le 26 février 2016 restera dans l’histoire de l’industrie spatiale européenne comme un jour de deuil, le jour où la Commission européenne a empêché le mariage d’Airbus et d’Ariane par crainte de créer un numéro un mondial qui écrase les concurrents américains, russes et chinois. Peut-on encore croire que l’avenir de l’Europe passe par les technocrates de Bruxelles après un tel fiasco?
En Europe, Airbus fabrique seul des satellites et, en partenariat avec Safran, les fusées. Quant à Ariane, elle envoie les satellites dans l’espace et les met en orbite. Ariane, Airbus et Safran souhaitent donc rassembler toutes leurs activités spatiales au sein d’une seule entreprise (appelons-la Airbus-Ariane). Cette association permettrait de diminuer les coûts et d’atteindre la taille critique pour faire face non seulement aux satellites de Boeing, mais aussi aux fusées américaines de SpaceX (le protégé de la NASA) et aux autres concurrents américains, russes et chinois – tous massivement subventionnés et protégés par leurs Etats respectifs.
La menace était sérieuse pour les concurrents d’Airbus et Ariane, notamment SpaceX et Boeing. Heureusement pour eux, l’Union Européenne vient d’intervenir pour les protéger… La Commission de Bruxelles vient en effet de bloquer jusqu’à nouvel ordre la création d’Airbus-Ariane parce qu’elle est «inquiète» et «craint un verrouillage» du marché des satellites au détriment de ses concurrents étrangers. La création d’Airbus-Ariane «risque» aussi d’encourager Ariane à avantager les satellites d’Airbus, notamment au détriment de Boeing.
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Merci à marine38