Plus de quarante ans se sont écoulés depuis le « t’ar’ ta gueule à la récré » d’Alain Souchon. Désormais, c’est planche cloutée et barre de fer à la sortie du collège. Le procureur de la République de Paris, François Molins, s’en est inquiété auprès de Jacques Méric, le directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne.
« Ça fait un an qu’on a des rixes très régulières, avec des regroupements de parfois trente élèves ou plus. Ils ont des barres de fer, des bâtons de bois », raconte un travailleur social du 18e arrondissement, qui observe aussi un « rajeunissement » des élèves impliqués dans ces phénomènes de groupe.
« On a l’impression que le fonctionnement du quartier rentre dans le collège et en ressort, puisque ces règlements de comptes se préparent à l’intérieur, constate ce CPE. Et nous, on ne peut pas faire grand-chose. »
Ce rappel intervient alors que début janvier, alerté par un signalement du collège Daniel-Mayer dans le 18e arrondissement, le parquet a ouvert une enquête après la diffusion d’un clip de rap tourné par de jeunes élèves. Ces derniers y brandissaient des couteaux et une feuille de boucher, tout en proférant des paroles violentes. Les protagonistes de ce clip, huit adolescents de 13 à 15 ans, se sont depuis vu signifier des rappels à la loi ou des mesures de réparation pénale. Ce même collège était déjà apparu dans le cadre d’affrontements avec des élèves d’un établissement du 19e arrondissement. […]
Le Monde