En Saxe, dans l’ex-RDA, les attaques contre les migrants se multiplient. “Une haine attisée par les partis populistes et d’extrême droite à la veille des législatives du 13 mars” selon Le Monde.
« Ce n’est pas une crise de réfugiés, c’est une vague d’immigration inorganisée », dénonce-t-il en demandant la fermeture totale des frontières. (André Poggenburg, chef de file de l’AfD, Alternative für Deutschland)
«Ici, la situation n’est pas encore aussi mauvaise qu’en Allemagne de l’Ouest et dans les grandes villes où un tiers des jeunes sont issus de l’immigration. On a une chance d’arrêter ça»
Depuis une semaine, Lena Aba Zid et ses deux sœurs ne sont pas sorties seules de leur petit appartement, à peine meublé. «On a trop peur, on veut partir d’ici le plus vite possible», souffle cette réfugiée syrienne de 42 ans. […] A l’exception de deux voisines, «personne d’ici n’est venu nous aider ou nous parler», dit Lena.[…]
Certes, il y a quelques crânes rasés et des drapeaux célébrant le Ier Reich. Mais il y a aussi des familles avec enfants et des retraités. «Je suis venu pour montrer que l’islam ne fait pas partie de l’Allemagne», dit l’un d’eux, sous couvert d’anonymat. […]
En Saxe, les jeunes partent et personne ou presque ne vient s’installer. Le Land compte à peine 2,9 % d’étrangers, la plupart arrivés avant la chute du communisme. Dans ces conditions, l’installation subite de 70 000 réfugiés dans le Land en 2015, issus majoritairement de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak, a créé un véritable choc. La Saxe a pourtant largement la place d’accueillir dans ses nombreux logements vides son quota de réfugiés, imposé par l’Etat en vertu de la complexe clef de répartition entre Länder. «Mais, depuis cinq ou dix ans, on dit aux gens d’ici qu’il n’y a pas assez d’argent, que les écoles et les crèches doivent fermer. Et tout d’un coup ils voient qu’il y a de l’argent pour accueillir des milliers de réfugiés», fustige Uwe Kraneis, maire d’une petite commune du Land voisin de Saxe-Anhalt et candidat SPD (Parti social-démocrate) aux élections, où l’extrême droite pourrait faire une véritable percée. «Je ne vois pas d’acceptation pour les réfugiés. Cela va être la guerre civile si ça continue», ajoute-t-il.
[…]
Le Monde