Deux hommes de 28 et 38 ans sont jugés depuis lundi pour une tentative et un braquage de banque commis à Perpignan en janvier 2013. Deux vies et un même profil. Ils étaient “voisins pas amis” dans ce même quartier de la banlieue du Havre “réputé comme plaque tournante du trafic d’héroïne” où l’on voit les amis partir dans les règlements de comptes.
Semblables dans leur courage à chercher du travail. “Pas révoltés”. “Mais immatures”. Portés par “les circonstances”, à voyager sans bagages scolaires sur les routes de l’échec professionnel et d’une marginalisation imposée. Vers l’impasse. L’équipée inconsciente, “parce que dans le quartier la rumeur disait qu’à Perpignan c’était facile de faire des vols“. Et jusqu’aux assises des P.-O. depuis lundi pour une tentative et un braquage dans deux agences du Crédit Agricole, les 26 et 28 janvier 2013.
Côte à côte, à reconnaître l’intégralité des faits et à recoller les morceaux de leur existence aussi désordonnée que leur vocabulaire apparaît incroyablement élaboré. “Je regrette d’avoir arrêté l’école tôt parce que je sais que j’ai des capacités et que j’aurais pu y arriver. J’étais jeune et con“, résume Hakim Khaled, 28 ans. Élevé par son père et sa nouvelle femme, après le départ de sa mère “alcoolique” alors qu’il avait 3 ans. (…)
[…] Son coaccusé Abdoulaye Kanoute. “J’ai toujours essayé de travailler mais j’ai pas trouvé le bon créneau.” Né il y a 38 ans au Sénégal, celui-ci est arrivé en France pour ses 10 ans sans jamais avoir été à l’école et sans parler un mot de français. “L’intégration a été très dure. On se moquait de moi, c’était de bonne guerre. Mais je ne suis pas déçu de ce que j’ai appris. En fait, ce retard ne m’a pas permis de prendre mon envol au niveau des études.” […]
L’Indépendant
Merci à cathyB