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Lors d’un sommet consacré à la crise migratoire, la Turquie s’est dite prête à accueillir de nouveau sur son sol des migrants de l’Union européenne. En échange, les Européens se préparent à aider davantage la Turquie, humainement et financièrement, et à accélérer les négociations d’adhésion.


En voulant arrêter le flux de migrants vers l’Europe, les dirigeants s’engagent dans un étrange “trafic d’êtres humains” de part et d’autre de la mer Égée. Le message dit en substance ceci : “Que vous soyez Syrien, Afghan ou Maghrébin, rien ne sert de faire la traversée et de payer un passeur, car vous serez renvoyé.


[…] A l’issue de la réunion qui a tardé dans la nuit, les 28 ont notamment convaincu leur partenaire turc de reprendre les réfugiés syriens venus en nombre trouver l’asile sur les côtes grecques. Et cela au même titre que tous leurs homologues qui n’ont pas droit à la protection internationale. Cela équivaudrait à expulser près de 73.000 personnes du territoire européen sur le seul mois de janvier 2016.
[…] Les 28 s’engagent ainsi dans une déclaration commune à réinstaller pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie un autre qui ne serait pas passé par la clandestinité et qui aurait attendu dans les camps turcs, gérés par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), qu’un pays européen veuille bien l’accueillir.
Peut-on vraiment renvoyer des réfugiés syriens dans un pays tiers ? Est-ce vraiment légal ? Oui, répond Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, “convaincu de la légalité de cette décision”. Il s’appuie notamment sur l’accord de réadmission passé entre la Grèce et la Turquie.
Ce dernier assurerait en effet de la “sûreté” de la Turquie pour les réfugiés. François Hollande a abondé dans ce sens, assurant de son côté “ne pas douter” de l’accueil réservé aux Syriens en Turquie qui reçoit 2,5 millions de réfugiés sur son territoire. Car selon les règles européennes et internationales, les réfugiés ne peuvent pas être renvoyés dans un pays qui ne serait pas “sûr” pour eux. C’est le principe de non-refoulement. Et la justice européenne veille au grain. Ainsi, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné en 2012 l’Italie pour avoir renvoyé massivement des réfugiés vers la Libye trois ans plus tôt grâce à un accord de réadmission opaque signé avec le général Kadhafi. […] Le Point
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