La séance a été suspendue devant le refus de Maria Pérez de se découvrir. Des sanctions pourraient suivre.
Il n’aura fallu qu’une vingtaine de minutes pour suspendre la séance du Conseil municipal mercredi soir. En plein débat sur la laïcité, l’élue d’Ensemble à Gauche Maria Pérez s’est couvert les cheveux, suscitant l’exaspération du président MCG de l’assemblée. Devant son refus de se découvrir, Carlos Medeiros a suspendu la séance pour cause de «provocation gratuite». C’est durant la prise de parole de Pierre Gauthier, du même groupe politique, que Maria Pérez a revêtu son foulard – immédiatement suivi par un autre membre du parti, Tobias Schnebli, qui a enroulé son keffieh en turban.
Ce qui a suscité ce comportement? La proposition du PLR d’ajouter dans le statut du personnel de la Ville de Genève un article indiquant l’interdiction pour les employés municipaux au contact du public «de signaler leur appartenance par des signes ou propos religieux», afin de répondre de façon claire à la laïcité de l’Etat inscrite dans la Constitution. Cette préoccupation fait suite à l’actualité: la Tribune de Genève a récemment révélé le cas d’une surveillante d’institution culturelle autorisée, temporairement, à porter le voile. Le magistrat en charge de la Culture Sami Kanaan avait ainsi choisi de prôner la tolérance en attendant que soit votée, d’ici quelques mois, la loi cantonale sur la laïcité qui interdira formellement ce cas de figure.
Mais hier soir, le débat a été avorté. Après une quinzaine de minutes de suspension, il a été décidé de renvoyer directement le texte en commission. «Des sanctions suivront, comme il est d’usage en cas de trouble à l’ordre, a indiqué Carlos Medeiros. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi. Le débat doit pouvoir se dérouler de façon neutre sans que chacun fasse son numéro de cirque. Maria Pérez a utilisé un signe religieux dans un but ostensiblement politique. C’est une offense aux musulmans. Je crois qu’elle n’a pas mesuré la portée de son geste.» […]
La Tribune de Genève