Berlin et Athènes ont vivement condamné la fermeture “unilatérale” de la route des Balkans, estimant qu’elle ne pouvait résoudre la crise migratoire contrairement au projet de plan d’action EU/Turquiedont les ministres de l’Intérieur de l’UE doivent débattre jeudi.
“On ne résout pas le problème en prenant une décision unilatérale”, a déclaré jeudi la chancelière Angela Merkel à la radio publique MDR, insistant sur la nécessité d’une solution “à 28” et “avec la Turquie”, faute de quoi, “la Grèce ne pourra pas supporter le poids (migratoire) longtemps”.
Mercredi soir, son homologue grec, Alexis Tsipras, avait déjà critiqué la fermeture de la route des Balkans, alors que des dizaines de milliers de migrants, venus de Turquie, sont déjà coincés en territoire grec.
“L’UE n’a aucun avenir si ça continue comme ça”, a-t-il fustigé dans un tweet, dénonçant lui aussi une décision “unilatérale”.
Les deux dirigeants réagissaient à la décision mercredi de la Slovénie, suivie par la Croatie et la Serbie, de ne plus laisser passer de réfugiés. Depuis lundi, la Macédoine ne laisse elle plus entrer de migrants depuis la Grèce.
Mme Merkel et M. Tsipras ont pris l’exact contre-pied du président du Conseil européen, Donald Tusk, qui avait lui salué mercredi la mise en oeuvre d’une “décision commune des 28”.
Sauf exceptions “humanitaires”, seuls sont désormais autorisés à entrer dans ces pays les migrants désirant y demander l’asile, une infime minorité parmi les 850.000 personnes qui ont débarqué sur les îles grecques, la majorité voulant se rendre dans le nord de l’Europe, principalement en Allemagne.
De fait, les restrictions imposées ces dernières semaines aux frontières, de la Macédoine à l’Autriche, avaient déjà considérablement tari le flux de migrants. […]
Le vice-chancelier Sigmar Gabriel avait lui estimé dans une interview dimanche que les pays qui ont verrouillé la route des Balkans faisaient “ainsi le sale boulot à la place de l’Allemagne”. […]