Il y a 10 ans, Hind Fraihi tirait déjà la sonnette d’alarme. À l’époque, elle n’a pas été prise au sérieux par les autorités belges. Cette journaliste belge qui s’est infiltrée dans les milieux islamistes radicaux dans la banlieue de Molenbeek, a vu grandir plusieurs terroristes du 13 novembre.
Pendant trois mois, elle se fait passer pour une étudiante en sociologie préparant une thèse sur cette commune proche de Bruxelles. “Je suis d’origine marocaine. J’ai parlé avec eux en arabe donc ils m’ont fait confiance“, explique-t-elle. Derrière les portes-cochers, les grilles de garages, elle pénètre dans des salles de prière cachées aux discours subversifs. Car peu à peu, la ville est devenue un refuge pour jihadistes. Cette immersion à Molenbeek, Hind Fraihi l’a racontée dans des articles et dans un livre en 2006. À l’époque, personne ne la croit. Elle est taxée de journaliste à sensation et même d’islamophobe, mais 10 ans plus tard, les attentats en France lui donneront tristement raison.