Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France (CEF) qui tient son assemblée de printemps à huis clos de mardi à vendredi à Lourdes […] plaide aussi pour le “dialogue” avec les musulmans. […]
Q – Sur d’autres sujets, l’épiscopat n’est-il pas traversé de divisions, avec un courant d’ouverture, que vous pouvez incarner, et un groupe plus intransigeant, autour de Marc Aillet (Bayonne) et Dominique Rey (Toulon)?
R – Il existe des sensibilités différentes qui arrivent à se parler. Nous ne sommes pas dans des rapports de force mais dans un dialogue. L’important est qu’il ait lieu au sein de notre assemblée. Je prends l’exemple du dialogue avec les musulmans, dont nous débattrons en cette assemblée de printemps: c’est entre nous qu’il faut en parler.
Q – Le regard porté sur l’islam par nombre de fidèles catholiques voire d’évêques ne s’est-il pas raidi dernièrement?
R – Il y a un risque, oui, de raidissement. Le chemin de l’Église nous invite au dialogue, sinon c’est l’affrontement. La radicalisation de l’islam qui nous est renvoyée par Daech (l’organisation jihadiste Etat islamique, NDLR) en particulier – mais Daech est rejeté par beaucoup de musulmans – est faite pour nous diviser. Si nous tombons dans ce travers, nous préparons les fondamentalismes de tous les camps. […]
Q – Face au FN, l’épiscopat semble ne plus parler d’une seule voix. Pourquoi?
R – Avant, le Front national regroupait surtout des militants très identitaires, aujourd’hui il rassemble une masse de Français déçus. Au sein des évêques un courant – il demeure majoritaire – dénonce des idées avec lesquelles nous ne pourrons jamais être d’accord. Une autre tendance veut tenir compte de cette masse de gens qui votent FN mais qui ne le sont pas, idéologiquement, au sens d’il y a 20 ou 30 ans. […]
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