Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian estime qu’il y a “un risque majeur” que les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) organisent le passage de migrants vers l’île italienne de Lampedusa depuis les zones qu’ils contrôlent en Libye, dans un entretien à paraître mardi.
“Il y a aujourd’hui en Libye entre 4.000 et 5.000 combattants de Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr), dont beaucoup de Maghrébins et d’Egyptiens. Il n’y a quasiment pas d’Européens, mais cela pourrait venir”, souligne le ministre dans le quotidien Le Figaro.
“Il existe un risque majeur que Daech organise le passage des migrants vers Lampedusa”, ajoute-t-il.
Selon M. Le Drian, la meilleure arme pour empêcher l’EI de prendre le contrôle des trafics de migrants dans cette zone est l’opération militaire européenne Sophia contre les réseaux de passeurs en Méditerranée, à condition que cette opération puisse étendre sa zone d’activité.
“Il faut qu’elle puisse se déployer dans les eaux territoriales libyennes, voire sur le littoral, comme le prévoit son mandat, pour faire cesser les trafics et empêcher des milliers de migrants de se lancer en Méditerranée à partir des zones côtières tenues par Daech. (…) Le dispositif est prêt mais +Sophia+ ne peut aller dans les eaux territoriales libyennes sans une demande du gouvernement ou un accord international”, a-t-il déploré.
L’opération Sophia, lancée en juin 2015 et à laquelle contribuent 22 pays de l’UE, était dans un premier temps cantonnée à des missions de surveillance des réseaux opérant depuis les côtes libyennes.
Elle est passée début octobre à une phase plus offensive, lui permettant d’arraisonner les bateaux, de les fouiller et de les saisir, mais seulement dans les eaux internationales. […]