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Des centaines d’objets et documents ont été réunis par la British Library, bibliothèque nationale britannique, en vue d’une exposition sur Shakespeare qui débute au printemps.
Costumes, documents… Et trois pages étonnantes, numérisées pour l’occasion.
Il s’agit d’extraits du manuscrit de la pièce “Thomas More”, écrite en 1590 par plusieurs dramaturges dont William Shakespeare. Le seul manuscrit portant l’écriture de l’auteur dont ont a gardé la trace. Et si ces pages ont plus de 500 ans, l’écho avec la crise migratoire européenne est frappant.

Dans un ouvrage de Marie-Claire Phélippeau sur Thomas More, on trouve un extrait traduit de la tirade écrite par Shakespeare pour le personnage :

“Imaginez le spectacle de ces malheureux étrangers, / Leurs bébés sur le dos, avec leur misérable baluchon, / Marchant péniblement vers les portes et les côtes pour être déportés ; Imaginez que vous trôniez, vous, monarques de vos caprices, / L’autorité de l’Etat rendue muette par vos vociférations, / Drapés dans votre bonne conscience ; / Qu’auriez vous obtenu ? […] / Vous auriez montré que l’ordre pouvait être bafoué et, selon cette logique, / Pas un de vous ne devrait atteindre un grand âge / Car d’autres voyous, au gré de leurs caprices, Avec les mêmes mains, avec les mêmes raison et au nom du même droit, / Vous attaqueront comme des requins et les hommes, comme des poissons voraces, / Se dévoreront entre eux.”
“Si vous alliez en France ou en Flandres, dans une province allemande, en Espagne ou au Portugal”, écrit-il encore, “vous seriez les étrangers. Et d’appeler les émeutiers à renoncer à leur “colossale inhumanité”.

(…) L’Obs

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