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L’ouverture annoncée d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) inquiète fortement la population. Dans les rues de la commune, hier, personne ne semblait accepter le choix de l’État. L’abandon par la Ville du combat judiciaire  a levé tout obstacle à la mise en œuvre du projet. Très vite, le discours des deux septuagénaires, alimenté par la rumeur et la méconnaissance du sujet, se durcit. « Il paraît qu’il n’y aura que des hommes. J’ai une petite-fille de 15 ans, moi. »

Monique et Juliette ne cachaient pas leur plaisir de faire des emplettes sous le soleil radieux qui illuminait Buzançais, hier après-midi. Mais leur sourire s’est figé au moment d’aborder le sujet brûlant du moment : l’ouverture prévue, avant la fin du premier semestre, de quatre-vingts places pour demandeurs d’asile dans l’ancienne gendarmerie et dans des logements sociaux. « Nous sommes contre, tonnent-elles. Il n’y a pas assez de médecins, ici. Pourquoi pas trois ou quatre familles mais pas quatre-vingts personnes dans une commune de 4.500 habitants. Et puis qui va payer ? C’est nous ! »
[…] Et puis, « à Paris, ils nous crachent dessus dans le métro ». Peu acceptent de témoigner sans l’anonymat. Comme ce couple de jeunes retraités, croisé aux abords du parc de jeux. Une fois rassuré, il se lâche jusqu’à tenir des propos condamnables. Les premiers d’une longue série s’allongeant au fil des rencontres. Un écho à une inscription effacée, mais lisible, sur le mur de l’ancienne gendarmerie : « Mort aux migrants ».
Un peu plus loin, une femme de 27 ans assure qu’elle va quitter la ville : « J’ai deux filles de 3 mois et 4 ans, j’ai peur qu’ils leur fassent du mal ». Dans la rue principale, elle entame la discussion avec deux hommes de 56 et 60 ans. Eux aussi, affichent leur opposition : « Il y a beaucoup de chômage, ici. On va mettre à la porte des gens pour leur donner du boulot ». […] La plupart des commerçants rencontrés refusent de verser dans le scepticisme mais ne croient pas à l’intérêt économique de l’arrivée de demandeurs d’asile. La patronne d’un bar du centre-ville craint même pour la valeur de son commerce. […] La Nouvel République
Merci à bledina

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