L’opération antiterroriste mardi à Bruxelles a «manifestement» surpris une cellule jihadiste, ou un «embryon de cellule», selon l’expert en contre-terrorisme Claude Moniquet, cofondateur d’un centre d’analyse stratégique basé à Bruxelles, l’European strategic Intelligence and Security Center.
Elle vient surtout confirmer les craintes des services de renseignement d’une vague d’attaques coordonnées en préparation dans toute l’Europe, estime cet ancien agent de la DGSE.
(…) R: «Depuis les attentats de Paris, on s’attend à une vague d’attentats coordonnés et concomitants dans plusieurs villes d’Europe.
L’EI (l’organisation Etat islamique) en parle dans sa propagande, le renseignement dispose d’éléments en ce sens, et c’est aussi une question de logique. Avec le printemps, les combats au sol et les raids aériens vont s’intensifier en Irak et en Syrie, ce qui va affaiblir l’EI. Pour eux, la seule possibilité de faire diversion, c’est des attentats à l’extérieur.
Et on sait qu’entre l’été et l’autome 2015, 20 à 30 activistes relativement opérationnels, chevronnés, entraînés, similaires à ceux qui ont opéré à Paris, sont arrivés en Europe, c’est-à-dire de quoi faire beaucoup de dégâts.
Les clignotants étaient au rouge bien avant le 13 novembre, on savait depuis début 2015 que la menace d’un attentat était majeure. Mais aujourd’hui, on est à l’écarlate. On sait qu’ils en ont les moyens. Je ne serais d’ailleurs pas étonné d’avoir, dans les jours qui viennent, une vague d’opérations policières dans des pays comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche».