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Après les tragiques attentats de Paris, le sociologue venu de la gauche Jean-Pierre Le Goff et critiqiue e l’héritage de mai 68, conseille aux démocraties européennes de se réapproprier leur héritage. Notamment chrétien, que l’on soit croyant ou non.

Aujourd’hui, la France et nombre de pays européens sont désorientés et faibles, notamment vis-à-vis de l’islamisme, car nos démocraties ne savent plus d’où elles viennent ni où elles vont. Le passé, l’héritage ne vont plus de soi.

Nos politiques n’assument pas les héritages des siècles, grec et romain, ceux du christianisme et des Lumières qui ont façonné l’Europe.


Vous parlez de « malaise dans la démocratie ». Pourquoi se pencher aujourd’hui sur la démocratie ?
J’observe une évolution problématique des sociétés démocratiques. Lors des derniers attentats, on a assisté à un élan de solidarité, avec une grande effusion sentimentale, beaucoup d’émotion et de nouvelles formes d’expression de deuil : bougies, marches blanches, etc. La cérémonie officielle en hommage aux victimes était inédite : d’un côté, La Marseillaise et, de l’autre, Quand on a que l’amour de Brel. D’un côté, une fraternité nationale aux accents guerriers et, de l’autre, un angélisme qui a du mal à accepter le fait que nous avons désormais des ennemis qui nous haïssent et veulent nous détruire.
Des sociétés démocratiques européennes qui jusqu’ici vivaient en paix, croyant ne pas avoir d’ennemis, sont brutalement confrontées au tragique. Je me suis demandé comment on en est arrivé là, ce qui avait entraîné le changement anthropologique et social qui a mené à ce refus du tragique.
Que s’est-il passé selon vous ?
Nous avons cru à la « fin de l’Histoire ». Nous avons cru – ou voulu croire – que l’humanité allait se réconcilier sous deux modalités : le marché, le libre-échange, et les droits de l’homme. Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut aussi remonter plus loin, à la « révolution culturelle » qui s’est amorcée à la fin des années 1960 et a bouleversé nos conceptions du monde, lesquelles s’enracinaient dans un terreau chrétien et un terreau républicain. […] Ma conviction est que l’on arrive à la fin de cette logique de culpabilisation et de mésestime de soi. On ne peut pas affronter les désordres du monde sans un ressourcement. Il y a en France une aspiration – même si elle s’exprime encore de façon confuse – à retrouver du lien collectif, à recouvrer l’estime de nous-mêmes. […] famillechretienne

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