Jour après jour, le cabinet du professeur Tolly Sy, gynécologue et chef de la maternité d’un des deux hôpitaux de Conakry, capitale de la Guinée, est pris d’assaut. S’il travaillait le vendredi, les patients feraient sans doute l’économie de la prière pour se précipiter à la consultation de cet homme avenant, la quarantaine, impeccable dans sa blouse blanche.
Qui sont ces patients si nombreux, dans les beaux bâtiments coloniaux de l’hôpital Ignace Deen ? Des femmes enceintes venues pour leur consultation prénatale ? Des jeunes filles désireuses d’avorter ? Pas seulement. « Tous les jours, je reçois en consultation des femmes ou des couples qui ne parviennent pas à concevoir et qui vivent cela comme un drame », lâche le gynécologue guinéen formé en Russie.
L’infertilité n’est pas un problème réservé aux riches pays occidentaux. En Afrique, les taux d’infertilité sont les plus élevés du monde : entre 15 % et 30 % des couples seraient touchés, contre 5 % à 10 % en Europe. Et c’est en Afrique que les traitements sont les plus rares : seul 1 % des 5 millions d’enfants nés par fécondation in vitro depuis la mise au point de la technique sont africains.
(…)
Merci à cathyB