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Une centaine de “migrants” se sont installé boulevard de la Villette dans le 19e arrondissement, sous le métro Stalingrad, à Paris. Reportage du Monde.

Le 9 mars, les exilés du lieu auraient été renvoyés à leur isolement et à leur anonymat d’étrangers qui errent dans la ville, si les femmes africaines n’avaient fait rempart de leurs poussettes contre les policiers.

Non loin, sous une large banderole demandant des papiers et un logement pour tous, l’association musulmane d’Alfortville déploie ses tables. Yakoub Sakhri, son président tient à sa distribution, prévue pour 250 personnes.

Un groupe d’une dizaine de Somaliens, fraîchement débarqués en France, après avoir remonté toute l’Italie sans prise d’empreintes, cherchent des informations sur la procédure d’asile.



Chaque soir, c’est une autre bataille de Stalingrad qui se joue. A la station de métro du même nom, dans le 19e arrondissement de Paris, près de quatre cents migrants défendent leur carré de bitume. Un espace où les plus chanceux ont posé un matelas, les autres des pièces de cartons. Là, ils luttent contre le froid, la faim et la dispersion. «Si tu veux avoir droit à un hébergement un jour, il faut exister. Et pour cela, il faut faire un camp, puis le tenir quelque temps sans se laisser disperser», explique celui qu’on appelle Nikita, un des soutiens du lieu. Dans la « ville refuge » que voudrait être Paris, c’est la règle en ce mois de mars 2016.
Le campement de Stalingrad a déjà été évacué une première fois le 7 mars. 393 personnes ont été emmenées vers un hébergement, certes, mais beaucoup d’autres, qui disent avoir raté les bus, sont revenues dormir sur les lieux. En dépit des tentatives policières de ne pas les laisser se réinstaller, le camp a très vite regrossi pour atteindre à nouveau 400 personnes cette fin de semaine. Aux Afghans de la gare de l’Est, qui se sont rapatriés là, au milieu de Somaliens, d’Érythréens, de Soudanais, sont venus se joindre des expulsés du Calaisis. […] Le Monde

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