Le philosophe Bernard-Henri Lévy, qui publie L’esprit du judaïsme, estime qu’il n’y a pas de montée de l’antisémitisme en France : “Je suis optimiste parce que les antisémitismes anciens sont morts comme l’antisémitisme chrétien“.
Et de préciser : “Le jour où les catholiques ont compris que les juifs n’étaient pas leur père dans la foi, mais leur frère est une révolution énorme. Cela a l’air d’une nuance, mais quand vous dîtes de quelqu’un qu’il est votre père, vous supposez qu’il va mourir et que vous allez recueillir l’héritage donc vous le condamnez à mort. Quand vous dîtes qu’il est votre frère, c’est très différent. C’est un dialogue d’égal à égal, on ne sait pas qui détient la vérité des deux“.
BHL ajoute : “L’autre raison pour laquelle je suis optimiste, c’est que les institutions républicaines tiennent bon. Dans les années 30, il y avait des députés, des ministres, des préfets étaient antisémites. La France a totalement changé. Il ne faut pas baisser les armes, mais il y a beaucoup de raisons d’être optimistes“.
“L’antisémitisme est une composante fondamentale de l’islamisme radical, tout comme l’antichristianisme“. C’est pour cela que Bernard-Henri Lévy appelle dans son livre “à une grande alliance entre les chrétiens, les juifs et les musulmans modérés. Il y a une communauté de destins face à l’islamisme radical”.
“Je déteste le discours stupide de Michel Onfray, le discours romantique qui dit que les jihadistes vont chercher l’aventure, un idéal. Mon explication, c’est le nihilisme“. Et BHL d’expliquer : “Ces jeunes qui partent faire le jihad aiment la mort. Les hommes n’aiment pas tous la vie. Il y a une passion, souvent contenue au coeur de tous les hommes, qui est l’amour du désastre“.