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Corinne Torrekens est docteure en sciences sociales et politiques à l’Université Libre de Bruxelles. L’objet de sa thèse : la visibilité de l’islam au sein de l’espace public bruxellois.

Selon cette politologue, si les autorités ont manqué de discernement sur la dangerosité des filières islamistes qui prospèrent, le multiculturalisme, continuera, lui, d’être un trait caractéristique du pays. […] Le multiculturalisme belge a-t-il échoué ?
Non. Les récents événements sont le fait d’une infime minorité de personnes qui d’ailleurs ne sont pas uniquement d’origine étrangère, puisqu’il y a des convertis. La communauté musulmane critique d’ailleurs autant les attentats que les Belges qui ne sont pas musulmans. Il faut éviter de dire qu’il s’agit d’actes intrinsèques à la communauté musulmane : ce sont nos sociétés qui produisent ces monstres. La responsabilité est collective.
Depuis les attentats du 13 novembre, on a eu l’impression que le quartier de Molenbeek a cristallisé les critiques. A tort ?
Oui et non. Le souci est d’être dans la mesure et la nuance. Il est évident que dans cette commune, un réseau a bénéficié de soutiens au sein d’un petit milieu de délinquants et de criminels du quartier. Mais avant que les regards ne se tournent vers Molenbeek, je crois que les médias ont la mémoire courte. Car nous avons déjà connu cela à Anvers, où s’est développé Sharia4Belgium, ce réseau qui a envoyé nombre de combattants en Syrie. Il y a aussi eu la petite ville de Vilvorde, où ont eu lieu les premiers départs en Syrie en lien avec une mosquée qui faisait du rabattage. Dans le cadre de l’enquête sur les attentats du13 novembre, il y a eu aussi des perquisitions à Verviers. On voit que les filières agissent par rapport à l’endroit où les candidats sont, non par rapport aux caractéristiques intrinsèques à une commune. Il ne faut pas stigmatiser une population tout entière.
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