Il semble admis que les gens de couleur sont moins bien lotis que les Américains blancs, mais l’on peine à s’accorder sur les raisons de ces disparités.
Certains estiment que cela résulte de la discrimination raciale dans les écoles, les tribunaux et le lieu de travail. D’autres soutiennent que les inégalités économiques sont la cause essentielle de ces disparités et que les politiques publiques devraient aider les plus modestes, peu importe leur race ou leur origine ethnique.
Par exemple, en ce qui concerne la discrimination positive dans l’admission au collège, de nombreuses voix s’élèvent désormais afin que les enfants blancs de familles pauvres puissent à leur tour bénéficier d’un traitement préférentiel.
À certains égards, cependant, la discrimination à l’encontre les gens de couleur est plus complexe et fondamentale que l’inégalité économique. Une nouvelle étude illustre cette réalité: au cours des dernières décennies, les riches enfants noirs ont été plus susceptibles d’aller en prison que enfants blancs pauvres.
“La race l’emporte sur la classe, tout du moins en matière d’incarcération», a déclaré Darrick Hamilton de la New School, l’un des chercheurs à l’origine de cette étude.
Lui et ses collègues, Khaing Zaw et William Darity de l’Université Duke, ont examiné les données de l’Enquête longitudinale nationale sur les jeunes, une étude nationale qui a commencé en 1979 et a suivi un groupe de jeunes de l’adolescence à l’âge adulte.
On s’est intéressé aux avoirs et aux dettes des participants. Les enquêteurs se sont également penchés sur leur type de résidence et ils ont aussi chercher à savoir si les personnes avaient fait des séjours en prison ou bien si elles étaient toujours incarcérées.
Les chercheurs ont classés les participants à l’enquête selon leur race et la richesse de leurs ménages à partir de 1985, puis ils ont regardé en arrière à travers les données pour voir combien de personnes dans chaque groupe avaient séjourné en prison. […]
Environ 10% des jeunes noirs riches en 1985 serait ainsi allé en prison. Seuls les très riches jeunes noirs – ceux dont la richesse des ménages en 1985 dépassait 69.000 $ en dollars de 2012 – avaient une meilleure chance d’éviter la prison que les jeunes blancs les plus pauvres. Parmi les jeunes noirs de ce groupe, 2,4% ont été incarcérés.
Les participants hispaniques qui étaient moins riches en 1985 furent également plus susceptibles d’être incarcérés que leurs homologues blancs ayant une richesse comparable, mais cependant, dans une moindre mesure que les participants noirs.
Washington Post
(Traduction libre de FDS)