Le vendredi 25 mars au matin s’est déroulé dans notre université le type d’évènement que nous avions vu arriver de très loin, évènement dont nous tentions d’empêcher la survenance. Cette attitude nous a valu de faire l’objet, il y a quelques heures encore, de commentaires pertinents, venant toujours des mêmes vous remarquerez.
Un Professeur agrégé des facultés de droit a exclu de son cours une jeune fille portant un hijab. Ce professeur risque aujourd’hui des sanctions disciplinaires, voire judiciaires.
C’est la vie consacrée à l’étude du droit, la carrière patiemment bâtie, l’expérience chèrement acquise d’un Professeur et d’un chercheur qui seraient alors remises en question. Et ce, pour avoir, à dessein ou non, voulu faire appliquer à l’Université ce qui s’applique déjà à l’école : l’interdiction des signes religieux ostentatoires.
Qu’il ait raison ou tort sur le fond n’est pas la question pour l’instant. Notre avis à ce sujet est connu. Il est à noter que, contrairement à ce que prétendent les partisans d’une “laïcité positive”, l’administration de l’Université peut décider d’une telle mesure.
Le fait est que beaucoup nient encore l’existence même du problème, certains par intérêt, mais beaucoup par peur. « Ils marchent sur la tête », « c’est un fantasme » disent-ils, ou encore « ils disent cela par ce qu’ils éprouvent de la haine ».
Or il y a un problème. Un problème qui se pose pour beaucoup d’étudiants, mais aussi visiblement pour nos professeurs.
L’Université, notre université en l’occurrence, devra-t-elle devenir, comme c’est déjà le cas dans beaucoup d’endroits, un lieu où s’imposera le communautarisme et où les professeurs et étudiants attachés au respect de la laïcité seront priés de se taire ?
L’université, telle que notre longue tradition nationale nous l’a léguée, est un lieu de culture et d’indépendance. L’administration de la faculté a le pouvoir de faire appliquer la laïcité. Il est urgent qu’un débat s’ouvre sur cette question et qu’elle soit réglée une fois pour toutes.
Assas Patriote