Ils ont plus de 60 ans, sont surinformés, sont la cible des marques mais pas des partis. Ils pourraient pourtant former un très bon barrage contre le FN, selon Geneviève Delaisi de Parseval, 66 ans, psychanalyste et chercheuse en sciences humaines, spécialiste de bioéthique.
Parlons des vieux pour une fois, même s’ils ne descendent pas dans la rue et même si leur situation est plus enviable – financièrement – que celle des jeunes, encore que… Nous représentons – j’en suis – 20 % de la population, et nous nous rendons massivement aux urnes sauf quelques-uns dont l’auteure de ces lignes, irréductible abstentionniste, qui a jeté sa carte d’électeur par-dessus les moulins depuis un bail ; mais mes coreligionnaires me remontent les bretelles et j’envisage de me réinscrire – grande nouvelle mais je ne suis pas la seule, vu le danger. Nous sommes des vieux surinformés qui manquent le moins possible les C dans l’air, 28 Minutes, etc. plus nos deux quotidiens et l’indispensable Un. […]
Pourquoi les politiques ne nous courtisent-ils pas autant, de manière plus pointue s’entend ? Les vieux votent à droite disent les politologues : prenons en acte et tâchons de les convaincre de voter pour le vieux Juppé ou le jeune Lemaire peu importe, ou pour tout autre qui se débrouillera pour être au second tour. Mais pas à l’extrême droite, tentation dangereusement «tendance» chez les cheveux blancs.
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Au lieu de bourrer le mou de nos marionnettes politiques qui ne parlent, à droite comme à gauche, qu’à base d’éléments de langage tels «changer de paradigme», «invente de nouveaux logiciels», «faire bouger les ligne» (stéréotypes d’une pauvreté confondante à croire qu’ils sortent tous de la même école de rhétorique pour les nuls), leurs chargés de com devraient consulter notre site TSM («tout sauf Marine») relayé par nos tweets sur le thème les vieux parlent aux vieux. Cela leur permettrait aux uns comme aux autres de se préparer, grâce au vote vieux, à gagner l’élection présidentielle. […]
Libération