Bénéficiant d’un logement de fonction, une enseignante prête sa maison à Emmaüs depuis 2012. Elle est occupée depuis par des migrants.
Gérée par l’infatigable Bruno Pajot, la communauté Emmaüs de Châtellerault-Naintré héberge actuellement 220 personnes. Notamment dans des logements qu’elle loue. Mais il y en a un qui ne lui coûte rien. Et, pour cause. Depuis 2012, un pavillon lui est prêté par une institutrice châtelleraudaise dans le quartier de la Montée-Rouge. Un pavillon habité depuis par des migrants.
« C’est une maison que j’ai acquise en 2007, raconte cette femme de 48 ans. Je n’arrivais plus à entretenir. J’ai estimé que ce travail valait un loyer. En 2012, deux jeunes Pakistanaises sont arrivées et Bruno, que je connaissais, m’a demandé de traduire leur témoignage (NDLR : elle parle plusieurs langues). Elles m’ont bouleversée. J’aurais bien prêté ma maison à ces deux jeunes filles mais elles ne dépendaient pas d’Emmaüs. » Peu de temps après, c’est finalement une famille de Yézidis (minorité kurde) ukrainiens d’une demi-douzaine de personnes qui en a bénéficié. Elle s’y trouve du reste toujours.
Résidant dans un logement de fonction, l’enseignante pourrait se vanter de ce qu’elle fait. Mais elle préfère rester anonyme. Par peur que sa démarche ne soit pas comprise par certains de ses proches. « J’ai fait croire à ma famille que je louais », confie-t-elle.
En tout cas, Bruno Pajot apprécie. « C’est le geste gratuit par excellence. C’est le type de démarche qui est tout bénéfice pour nous. » Il souhaiterait d’ailleurs que d’autres propriétaires aient la même. « Il y a des gens qui ont des biens et qui pourraient les mettre à disposition d’Emmaüs où d’autres associations. »
Les occupants de la maison sont aussi reconnaissants. Au point qu’ils considèrent la maîtresse d’école comme une des leurs. Pour preuve, elle a récemment été invitée au mariage d’un des enfants. « C’est comme quelqu’un de la famille. » […]
Merci à cathyB
